La chimie française fait de la résistance

Secteur lui aussi touché par la crise, la chimie est en baisse depuis 2022, notamment à cause des prix de l’énergie qui ont considérablement augmenté. Toutefois, l’industrie chimique française a su résister et ne reculer que de 3,3% contre 6,2% en moyenne sur l’UE (l’Allemagne a carrément baissé de presque 12% de son côté).

La résistance française s’explique notamment grâce aux secteurs du savon et du parfum qui ont enregistré de fortes croissances sur l’année. Malgré cette relative solidité de la chimie tricolore, les industriels n’affichent pas non plus un optimisme candide. Avec une inflation toujours bien présente depuis le début de l’année 2023, les spécialistes du secteur s’attendent à un possible essoufflement des secteurs les plus prolifiques l’an dernier et qui avaient permis de sauver une meilleure résistance comparée aux autres pays.

La confiance est en berne, le moral des industriels baisse et cela a pour conséquence directe de réduire les prévisions d’investissement et de geler les nouvelles embauches. Coup dur pour l’emploi dans le secteur qui regroupe quelques 225 000 salariés dans le pays dans près de 1 200 entreprises. Autre point négatif, les acteurs du secteur s’inquiètent d’une perte de compétitivité de l’Europe face aux Américains qui se sont vus octroyer un plan de soutien de 400 milliards de dollars pour les industries vertes. Un plan nommé Inflation Reduction Act qui risque de mettre un coup à l’industrie européenne quand on sait que le pays de l’oncle Sam a un coût de l’énergie largement inférieur à celui du vieux continent.

Difficile pour l’Europe de résister longtemps face à une industrie américaine dopée aux stéroïdes et bénéficiant de tarifs énergétiques avoisinant par exemple 2€ le kilo d’hydrogène contre 7€ en Europe. Si en 2022, l’industrie française a connu une hausse des investissements portés par des plans de relance, une R&D active et un développement de start-ups accru qui ont permis l’arrivée de 25 000 nouveaux salariés, l’année 2023 quant à elle s’annonce beaucoup plus difficile avec une vision à long terme biaisée par une conjoncture incertaine et une concurrence outre Atlantique très agressive.

Une affaire à suivre de très près, tant les rebondissements sont nombreux depuis plusieurs mois. Du côté des industriels français, nombreux sont ceux qui interpellent l'exécutif et notamment l’UE pour une réelle réforme constructive du marché de l’électricité et une aide sans précédent pour accroître la compétitivité d’un secteur vieillissant et bousculé par des géants américains et asiatiques survitaminés et indépendants de contraintes conjoncturelles ou administratives imposées aux acteurs européens.

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