Baisse des matières premières : une fausse bonne nouvelle ?

Depuis plusieurs semaines déjà, les prix des aciers ont entamé une descente inattendue et qui perdure en ce début d’automne. Malgré l’aspect positif de cette nouvelle, il n’en est pas moins utile de rappeler que l’ensemble du secteur de la construction est figé depuis des mois et que la tendance n’est malheureusement pas à la reprise.

Il aurait été logique de penser que la baisse des prix de l’acier entraînerait un regain d’activité. Mais si certaines matières premières chutent, le reste ne suit pas, bien au contraire, et il est actuellement impossible pour les fournisseurs et les clients de reprendre une activité normale et d’anticiper quoi que ce soit.

Surcoûts de l’énergie, hausse des charges salariales, transports en hausse, il est de fait devenu inconcevable d’envisager une reprise d’activité à brève échéance dans une conjoncture aussi complexe.

La demande est donc en panne et, ce, malgré des cours en chute sur certaines matières premières. C’est d’ailleurs parce que la demande faiblit que des cours baissent, l’offre étant supérieure aux besoins exprimés. Nombreux sont les spécialistes qui s’accordent à dire que la tendance va continuer de se dégrader avec une conjoncture qui ne laisse entrevoir aucun optimisme pour le moment. Entre l’attentisme du BTP, les banques qui serrent la vis sur les crédits et les promoteurs qui se dirigent de plus en plus vers la rénovation de l’ancien pour pallier la faible demande dans le neuf, il va sans dire que cette baisse du cours de l’acier, bien que positive sur le papier, n’est finalement que la conséquence d’un ralentissement des économies.

L’Europe apparaît comme l’une des zones les plus touchées. Mais le contexte impacte l’ensemble du globe, y compris la Chine qui voit son immobilier décliner depuis de longues semaines. Autrefois pilier majeur de l’économie mondiale, la Chine a néanmoins dû encaisser de mauvais coups elle aussi depuis que le monde a basculé dans des crises multiples et concomitantes.

Une baisse des coûts qui aurait pu être annonciatrice d’une tendance de fond mais qui, mise en perspective de l’ensemble de l’économie mondiale, semble être au contraire le révélateur d’une morosité ambiante.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’évolution de cette situation.