L’État français au secours du nickel calédonien

Métal devenu aujourd’hui indispensable dans de nombreuses filières, le nickel est de plus en plus sollicité par de nombreuses industries grâce à l’engouement suscité par le tout électrique et la transition carbone.

Récemment, la première ministre Élisabeth Borne, en déplacement en Nouvelle Calédonie, a tenu à souligner les enjeux pour l’État d’assurer sa compétitivité sur le marché industriel du nickel. En effet, le nickel français peine à décoller et à trouver sa place parmi ses concurrents. En février dernier, l’État a accordé à SLN, un des leaders français du secteur, un prêt de 40 millions d’euros afin de l’aider à faire face à une situation de trésorerie jugée critique.

Déjà aidée à hauteur de 525 millions d’euros en 2016, la société n’a pas réussi à pérenniser son activité et à s’assurer une indépendance financière. Métal jugé hautement stratégique, le nickel fait partie des principaux composants des batteries électriques et l’État français entend bien jouer des coudes pour pouvoir positionner ses usines françaises face au géant chinois. L’État entend bien pouvoir assurer une plus grande indépendance face à l’Empire du Milieu, aussi bien pour la France que pour l’Europe. On estime que les usines calédoniennes pourraient assurer 85% des besoins français et près de 14% des besoins européens, un atout non négligeable qui justifie les actions gouvernementales pour préserver les usines du secteur malgré leurs difficultés.

Malheureusement, bien qu’ayant des atouts très prometteurs, les usines de nickel calédonien restent peu compétitives face à la Chine ou à l’Indonésie. Les coûts de production et de main d'œuvre restent bien trop élevés et font clairement perdre en compétitivité pour une qualité quasi égale. Pour certains spécialistes, même si l’État intervient, des fermetures de sites pourraient s’avérer inévitables à l’avenir. L’Inspection Générale des Finances et le Conseil Général de l’Économie ont d’ailleurs rendu un rapport, à la demande du gouvernement, qui corrobore ces affirmations, un rapport plutôt pessimiste qui suggère un changement de modèle industriel et de nombreux autres conseils stratégiques.

Cet automne devrait répondre à de nombreuses questions, des mesures sont attendues prochainement.

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