Révolution en Chine ! La production d’acier face à des changements majeurs.
Nous avions évoqué dans nos actualités une technologie développée par une équipe de Singapour et qui consistait à façonner le métal sans utiliser de chaleur. Une méthode efficace et prometteuse mais qui n’en est qu’à ses balbutiements.
La course à l’innovation se poursuit et les enjeux écologiques poussent d’autant plus les industriels à repenser leurs méthodes de production pour les adapter à la fois à la demande croissante dans un contexte d’appauvrissement des matières premières, mais également aux contraintes écologiques.
L’acier reste un indispensable de l’industrie et c’est la Chine qui détient le leadership de sa production. Raison de plus pour l’Empire du milieu de vouloir conserver son avance sur la concurrence.
Produire de l’acier en un temps record ?
L’acier est un alliage constitué de fer et de carbone et dont la fabrication nécessite la cuisson à 1 300°C de minerais de fer broyés en amont. Ce mode de fabrication classique nécessite entre 5 et 6 heures, un procédé très long qui reste coûteux et très énergivore.
Récemment, une équipe d’ingénierie issue de l’Académie chinoise aurait réussi l’exploit de réduire cette fabrication à un temps record situé entre 3 et 6 secondes. Soit un temps 3 600 fois moindre !
Un temps qui relève de la science-fiction tant le gain est colossal. Les ingénieurs chinois seraient parvenus à réduire ce temps en injectant de la poudre de minerais de fer broyée très finement à l’intérieur d’un haut fourneau chauffé à très haute température. Ce procédé génère une réaction chimique explosive qui résulte dans la formation de gouttes de fer liquides incandescentes formant un courant de fer pur et utilisable immédiatement. Ce procédé fonctionnerait aussi avec des minerais à basse teneur en fer, ressource très abondante en Chine également. Cette méthode aura mis dix ans à se concrétiser et les travaux menés par Zhang Wenhai et son équipe risquent fort de révolutionner l’industrie sidérurgique.
Quel impact pour la Chine ?
Déjà leader mondial du secteur, la Chine pourrait ainsi prendre une énorme avance dans un proche avenir grâce à cette méthode. Une telle innovation permettrait de réduire de manière drastique les coûts de production en créant des gains d’efficacité considérables, tout en générant une empreinte carbone beaucoup plus faible qu’actuellement. Un coup dur pour les pays concurrents qui resteraient potentiellement cantonnés aux méthodes classiques.
Autre avantage non négligeable de cette méthode : le coût de mise en place. En effet, ce procédé ne nécessiterait pas un investissement massif dans de nouvelles infrastructures. Un avantage indéniable quand on sait que la demande a tendance à fluctuer fortement sur le marché mondial de l’acier.
Quelles répercussions au niveau mondial ?
Cette méthode novatrice pourrait avoir un impact important sur le paysage économique mondial. Le charbon serait d’une utilité moindre pour la Chine, ce qui aurait un impact considérable sur les pays dépendant de l’exportation de charbon. Les pays exportateurs de charbon verraient leurs débouchés se réduire fortement. L’Indonésie est à ce jour le premier exportateur mondial de charbon, tandis que la Chine et l’Inde en sont les plus gros consommateurs. Un déséquilibre qui devrait contraindre l’Indonésie et les autres pays exportateurs de charbon.
Des spécialistes pensent que cette nouvelle avancée technologique pourrait donner un coup de fouet au développement technologique, encourageant ainsi d’autres secteurs à accentuer leur R&D afin, eux aussi, d’augmenter leur productivité et leurs rendements tout en réduisant leur impact environnemental.