Nouvelle Calédonie : Le nickel n’est pas nickel !

Le nickel n’en finit plus de dégringoler. Déjà très affaibli suite à sa chute de valeur de près de 40% liée à une production excédentaire opérée notamment par l’Indonésie, celui-ci continue sa descente aux enfers malgré les tentatives mises en œuvre pour redresser la barre.

En Nouvelle Calédonie, la France a notamment porté secours à la filière en colmatant comme elle le pouvait le déficit des usines calédoniennes, très fortement endettées. Il faut dire que le nickel indonésien, de par sa main d'œuvre peu coûteuse, a mis en exergue le fait que le nickel calédonien n’était plus du tout concurrentiel. Un constat alarmant quand on sait que le précieux métal est un des poumons économiques de l’île.


Crise calédonienne et nickel

Ce territoire d’outre mer connaît actuellement une très grave crise qui a ouvert de nombreuses polémiques. Si les médias ont focalisé leurs propos sur la problématique identitaire, ce n’est malheureusement pas la seule raison qui alimente la crise que connaît la Nouvelle Calédonie.

L’île, pourtant très riche en nickel, fut au début du XXème siècle le leader du marché avec près de 70% de la production mondiale. Elle était jusqu’à présent restée un acteur fort du secteur. L’arrivée de nouveaux concurrents couplée à une concurrence féroce ont vite fait de grappiller des parts de marché au nickel calédonien lequel, au plus fort de la crise actuelle, se retrouve quasiment à l’arrêt.

Avec près d’un emploi privé sur quatre lié au nickel et donc menacé, autant dire que cette situation a de quoi alimenter les tensions sociales qui secouent le territoire. En plus de cela, ajoutons aussi que l’industrie du nickel, très polluante, est de plus en plus dans le viseur des militants écologiques, mais aussi d’organisations gouvernementales qui voient l’exploitation de ce métal comme un danger pour la richesse environnementale de l’île.


Le nickel calédonien a-t-il un avenir ?

90% des exportations du territoire sont liées au nickel. Un chiffre qui en dit long sur la dépendance de la Nouvelle Calédonie à cette ressource, d’autant que les terres de l’île sont très peu exploitables d’un point de vue agricole.

Pour l’heure, l’État tente de colmater les brèches tout en essayant de résoudre les tensions de la zone. Chose peu aisée s’il en est quand on connaît l’historique de l’île et le fait que cette crise allait tôt ou tard éclater après de très nombreuses décennies de tensions et de frustrations entre natifs de l’île et Français expatriés. Beaucoup soupçonnent, sans preuve toutefois, la Chine ou l'Azerbaïdjan, d’ajouter des pièces dans la machine en soutenant les mouvements indépendantistes afin d’alimenter le conflit et s’emparer à terme des ressources de l’île à la barbe du gouvernement français si le territoire devenait, à terme, indépendant.

Malgré l’aide apportée par l'État français, la crise a mis à l’arrêt les usines vétustes, ce qui a pour conséquence de réduire encore l’espérance de vie de celles-ci. Les 3 grandes usines de l’île sont donc suspendues au « pacte nickel » lancé par le ministre Bruno Lemaire, censé sauver le secteur, mais qui est pour le moment à l’arrêt suite à l’opposition d’une partie des indépendantistes.


Si le conflit ne trouve pas une issue favorable, il y a fort à parier que le nickel calédonien passera par une perte de souveraineté de l'État Français sur celui-ci et que des pays tiers, aujourd’hui puissants, récupèreront la production. Un camouflet difficile à accepter pour le gouvernement qui a bien l’intention de sortir le chéquier afin d’éviter de voir basculer d’une manière ou d’une autre la principale ressource économique du territoire au profit de puissances étrangères.

UTILISATION DES COOKIES
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies permettant de proposer des services et offres adaptés à vos centres d'intérêts.