Le retour du magnésium en Europe ?

L’envie de s’émanciper de la Chine grandit chaque jour un peu plus au sein des pays européens. Après le nickel, c’est au tour du magnésium d’être relancé grâce à un projet à un milliard d’euros.

La société Verde Magnésium a en effet obtenu tout récemment le feu vert pour relancer l’activité d’une mine de magnésium auparavant abandonnée en Roumanie. Cette reprise d’activité permettrait ainsi à l’Europe de s’indépendantiser de la Chine qui domine aujourd’hui le marché à plus de 90%.

Le but de ce projet est de démarrer une production idéalement en 2027 et d’atteindre une capacité de production de 90 000 tonnes par an. L'intérêt pour ce minerai va bien au-delà de sa simple fonction de complément alimentaire, c’est aussi un élément indispensable pour de très nombreux alliages d’aluminium dont l’industrie automobile en est l’un des principaux consommateurs.

L’une des premières motivations de cette soudaine envie d'indépendance vient notamment du fameux blocage des exportations chinoises de magnésium à fin de l’année 2021. Ce blocage avait fait grimper en flèche les prix qui étaient passés de 2 000 à 14 000 dollars la tonne en l’espace de quelques semaines seulement. Une conséquence douloureuse pour le marché européen qui a entraîné une véritable prise de conscience sur la nécessité de rapatrier une partie de la production du magnésium sur le territoire européen.

Si le projet initial a débuté en 2018, soit quelques années avant le début de la crise citée précédemment, c’est sans nul doute celle-ci qui a accéléré le lancement du projet. Cependant, qui dit mine européenne, dit aussi normes et engagements à respecter, notamment en ce qui concerne l’écologie. Verde Magnesium s’est donc engagé à créer des installations bas-carbone par le biais d’une utilisation majoritaire d’électricité sur le site, en remplaçant progressivement les engins miniers fonctionnant au diesel par des engins électriques.

Le projet semble en bonne voie, mais Verde Magnesium reste tout de même prudent et compte bien progresser étape par étape afin de baisser ses coûts de production qui seront plus élevés qu’en Chine. Extraire du magnésium de manière plus “verte” est forcément plus onéreux. Malgré tout, le groupe a reçu le soutien d’une quinzaine de grands acteurs industriels européens. En parallèle, Verde Magnesium mise aussi sur la vente de coproduits et sur l’adaptation de quelques mécanismes réglementaires pour abaisser ses coûts et ainsi améliorer sa compétitivité face à la Chine.

Le marché chinois a beau rester dominant, toujours est-il que ces dernières années, à la suite des nombreuses crises économiques et sanitaires, une véritable volonté de rapatrier des unités de production s’est faite ressentir dans de très nombreux secteurs. Nul doute que d’autres projets comme celui de Verde Magnesium seront développés et que l’industrie européenne va pouvoir retrouver de son autonomie.

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